On les appelle par leur nom : El Dragón , El Supersónico , El Gran Lobo , El Condor , El Gran Fidel … De Carthagène à Barranquilla, de Mompox à San Basilio de Palenque, les Picós rugissent dans les quartiers populaires de la région des Caraïbes colombiennes. Ces soundsystems monumentaux, colorés, exultants sont les figures tutélaires des soirées où l’on vient boire et danser chaque fin de semaine, au son des soukous africains, des rythmes palenqueros et de la Champeta. Leur identité est aussi visuelle : chaque Picó se pare d’images de force et de puissance (qui un animal sauvage, qui un tank, une fusée, un homme d’affaire …). Ce sont des peintres, passés maîtres dans l’art picotero, qui leur donnent leurs couleurs. La veine est naïve, les teintes sont saturées, fluorescentes. Les Picós doivent se voir dans la nuit. Ils sont les devenus emblématiques de la contre culture afro-caribéenne et sont associés à la communauté des afrodecendientes, largement marginalisée socialement, économiquement et géographiquement.
La série Hasta Abajo a été réalisée dans le cadre d’une résidence de création avec l’Alliance française de Bogotá en 2016, avant d’être poursuivie en 2017. Ce travail a reçu le soutien d’Arte Actions culturelles, de l’École Nationale supérieure de la photographie d’Arles, des Alliances françaises de Bogotá et Barranquilla et de la Cité Internationale des Arts de Paris. Elle est exposée sous forme d’installation faisant écho aux affiches de rue annonçant les verbenas (les soirs de Picos).
Vues d'expositions
"Territorio, Arles en Bogota", Librairie Maupetit, Marseille, dans le cadre du festival Parallèle - janvier 2018
"Territorio, Arles en Bogota", Galerie Arena, Les Rencontres d'Arles - juillet - septembre 2017
"Photographie et Droits Humains", Galerie Art Bärtschi & Cie, Genève - décembre 2017
"Territorio, Arles en Bogota", MAMBO (musée d'art moderne), Bogota - mai 2017